La genèse

Leuk Motorcycle ; la genèse.

Divers

Il y a un commencement à tout, a-t-on l’habitude de dire…

2010 : ça part de là ; du garage de la maison familiale ; pas plus de 34 m2.

Aussi loin que je me souvienne, j’ai sans cesse aimé la bécane, cet ensemble de beauté et de caractère. Je ne sais plus comment c’est venu. Ca a toujours été, en fait, depuis tout gamin ! Et j’en ai constamment pincé pour les Harley-Davidson, en particulier. A coup sûr pour ce que la MoCo est (ou toutefois ce qu’elle est parvenue à incarner dans l’imaginaire collectif), mais plus encore pour les bonhommes à cheval sur ces engins. Sans doute ai-je été porté par un sentiment de liberté, la sensation sauvage d’être affranchi pour un instant.

Ainsi depuis un bail c’était ça, l’objectif : travailler dans la mécanique. Un projet un peu flou au départ, seulement au fond de moi je savais que je finirai avec du cambouis sur les mains. Déjà bien avant d’obtenir le permis, un besoin d’adrénaline bouillait en moi. Et cet appétit il aurait fallu le maîtriser… Le BMX l’aura plutôt entretenu, en réalité. Je ne sais d’ailleurs pas si ce que je préférais c’était rouler, ou bien démonter et remonter sans cesse mon vélo pour comprendre son fonctionnement, tenter de le rendre plus performant. Innombrables sont les heures que j’ai pu consacrer à de petits réglages, afin de l’optimiser parfaitement.

Toujours faire plus, toujours faire mieux.

Puis j’ai eu l’occase d’être passager sur une moto : une 600 Bandit. Or je n’ai absolument rien ressenti… C’est propre à chacun, bien entendu. Mais dans mon cas : aucune boule au ventre ; aucun frisson ; pas la moindre adrénaline même à pleine vitesse. Un autre jour, un ami se pointe devant chez moi avec sa toute nouvelle acquisition : un Street Bob. Ni une ni deux, j’ai sauté derrière lui et nous sommes partis nous balader. Cette fois, il n’a pas fallu longtemps pour que je me rende compte que c’était ça dont je rêvais depuis des années ! Les vibrations, le ronronnement, l’accélération qui t’écrase sur ta selle… C’est bien simple, je suis descendu de là en me répétant :

Je vais passer mon permis ; je vais passer mon permis ; je vais passer mon permis… Je veux une Harley !

Le lendemain j’étais inscrit, deux mois plus tard titularisé, et dans la foulée proprio d’un petit Sportster de 95. On a pas mal bourlingué avec les copains, cette première année. Plus de 15 000 km parcourus ; malgré une chute qui aura pulvérisé ma brêle… Par tous les temps. Par toutes les routes. Et j’en garde encore de très bons souvenirs.

Les études en mécanique ont suivi, non sans mal. Néanmoins la finalité fut mon débarquement un jour chez Time Killer Product, pas peu fier de rentrer dans la cour des grands ! Et ô combien chanceux d’apprendre sous la houlette de mécanos hors pair, à commencer par l’un des plus connus et reconnus du milieu HD : j’ai nommé Riton. Le boss, Thierry, lui m’ayant aperçu dans Wild (à la fameuse époque du Freakers Garage – les anciens s’en souviennent – où l’on bidouillait nos v-twins en expérimentant sur le tas), en avait tiré la réflexion suivante :

S’il est déjà dans les magazines, c’est qu’il est motivé, le p’tit poussin !

Voilà comment l’aventure a démarré, en ce lieu emblématique. J’avais soif de m’instruire, de tout connaître sur le bout des doigts. Comme mon mentor, Riton, lui qui :

  • Pouvait ouvrir à la page exacte un catalogue (lorsqu’un client demandait telle ou telle pièce) ;
  • Connaissait par cœur les revues techniques (plus précieuses à ses yeux que la Bible) ;
  • Ou, plus fascinant encore, savait régler les machines à l’oreille (oui-oui messieurs vous lisez bien).

Mais les aléas de la vie ont fait que l’enseigne a fermé ses portes après quelques années. Aussi c’est presque naturellement qu’est né Choppers Leuk, petit atelier dans lequel je parvenais tout de même à entasser pas moins de dix-sept bécanes ! Deux ans durant, j’ai enchaîné divers projets, principalement des préparations complètes (dont la fameuse et unique « Loser’toine »). Cependant l’activité se développant, les 34 m2 initiaux devinrent rapidement trop étroits… Heureusement après plusieurs mois de recherches et d’acharnement, un local de cette fois 100 m2 s’est offert à moi, à Landas.

2019 : Et maintenant ? Direction Saint-Amand-les-Eaux, pour un bâtiment encore plus grand !

Toujours faire plus, toujours faire mieux, je vous disais.

Au fond rien n’a changé.

P.S.: Pour les nostalgiques, des photos de l’époque sont à revoir sur le blog « UN PNEU DANS LA TOMBE » :

Choppers Leuk, immortalisé par Cédric Duhez...